03 May, 2025 | Mélanges de plantes
La science confirme aujourd’hui ce que les soigneurs expérimentés pressentaient depuis longtemps : le cerveau et les intestins sont en communication constante. Chez le cheval, ce lien bidirectionnel — appelé axe intestin-cerveau via le nerf vague — influence directement l’humeur, le comportement, la cognition, la douleur, le stress... et donc les performances.
Un microbiote déséquilibré (dysbiose) peut provoquer :
Nervosité, stéréotypies, agressivité, hypervigilance,
Réduction de la performance et récupération lente,
Réactions exagérées au stress ou aux changements d’environnement.
Des chercheurs ont même montré que le microbiote influence plus le comportement que la génétique dans certains cas (Lansade & Mach, 2020).
L’intestin du cheval abrite environ 100 000 milliards de micro-organismes (bactéries, levures, protozoaires…) dans le cæcum et le côlon. Ils digèrent les fibres, produisent des acides gras volatils (SCFA), des neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine), des hormones, et jouent un rôle crucial dans :
La production d’énergie (jusqu’à 70 %),
L’entraînement immunitaire (80 % de l’immunité intestinale),
La santé cérébrale, musculaire et hormonale,
Le renouvellement de la paroi intestinale, le mucus protecteur et la perméabilité.
Un déséquilibre du microbiote (dysbiose) fragilise toute cette chaîne : il crée une inflammation silencieuse, altère le foie, les poumons, les pieds (fourbure), les hormones (SME, Cushing) et même la santé mentale (anxiété, dépression, stéréotypies). Problèmes hormonaux chez les juments dites "pisseuses"
Le nerf vague relie directement les intestins au cerveau. Il transmet :
Des signaux électrochimiques issus du microbiote,
Des neurotransmetteurs microbiens (ex : sérotonine, produite à 90 % dans l’intestin),
Des hormones du stress (via l’axe HPA : hypothalamus → hypophyse → glandes surrénales → cortisol),
Des métabolites (comme le butyrate, qui nourrit le cerveau et les muscles).
Lorsque l’intestin devient perméable (leaky gut), ces signaux deviennent pathologiques → fatigue, troubles cognitifs, baisse de moral, dérèglements hormonaux, etc.
Les principales causes de dysbiose identifiées chez le cheval incluent :
Alimentation déséquilibrée (trop d’amidon, repas ultra-concentré, pas assez de fibres, peu de foin)
Médicaments : antibiotiques, AINS, oméprazole, vermifuges fréquents, vaccins, carbesia, produits ansthesiants etc
Transport, isolement, stress chronique, box
Âge avancé, sevrage, dentition altérée
Environnement, saison, manque d'interactions sociales, troupeau non équilibré.
Surentraînement ou inactivité, sédentarité.
Perturbations précoces du microbiote : un impact durable
Chez le poulain, les premières semaines de vie sont une phase cruciale de maturation du microbiote intestinal. Cette flore en développement façonne l’immunité, le métabolisme, l’axe intestin-cerveau, et même la croissance neurologique. Or, certaines pratiques d’élevage peuvent interférer durablement avec cet équilibre fragile.
Parmi les perturbateurs identifiés :
– L’usage répété de vermifuges chimiques, parfois administrés préventivement sans analyse préalable
– Les antibiotiques précoces, qui éliminent aussi les bonnes bactéries
– Les protocoles vaccinaux intensifs, parfois chargés en adjuvants (aluminium, thiomersal…) dont l’impact inflammatoire systémique de bas grade est encore trop peu étudié chez le jeune cheval
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus